Julien a 23 ans, il habite dans le Sud-ouest de la France. Il travaille déjà, il est agriculteur. Écoutez-le parler de son travail, mais aussi de ses loisirs.
Petite remarque :
Cette discussion a été enregistrée pendant une fête, il y a donc assez de bruit mais c’est un bon entraînement pour comprendre le français même dans les situations les moins claires. ;-)
DOCUMENT AUDIO (2 minutes 23) :
Tout d’abord, je vous propose d’écouter l'interview une première fois, sans faire l’exercice, pour comprendre globalement de quoi il s’agit.
Puis, avant d’écouter de nouveau l’interview, vous pouvez lire ces questions qui vous indiquent quelles informations vous allez devoir comprendre.
1. Depuis combien de temps Julien travaille-t-il ?
2. Où travaille-t-il ?
3. Que fait Julien en tant que viticulteur ?
4. Quel autre produit fabrique Julien ?
5. Pourquoi n’est-il pas encore chef d’entreprise ?
6. Pour faire ce métier, qu’est-ce qui facilite les choses ?
7. Comment sont les relations avec les autres au travail ?
8. Quel est son loisir principal ?
9. Comment sont les relations avec les autres personnes du club ?
10. Qu’est-ce qu’il aime bien dans son club de sport ?
Écoutez ensuite de nouveau l’interview. Vous pouvez faire l’exercice ci-dessous en même temps.
EXERCICE :
Et maintenant, pour chaque question, choisissez la réponse correcte.
Des vignes avec des raisins mûrs :
TRANSCRIPTION :
Lisez enfin la transcription de l’interview et les remarques pour mieux comprendre comment Julien s'exprime.
Gabrielle : Julien, tiens (1), tu pourrais te présenter, peut-être ?
Julien : Bé (2) oui. Donc (3) je m’appelle Julien Doche. J’habite en Gironde, près de Sainte-Foy-la-Grande, aux Lèves. Donc voilà (4), j’ai 23 ans. Ça fait deux ans que je travaille (a), chez mes parents, du coup (5), donc voilà (4). J’ai pour but de m’installer (A) d’ici, d’ici (b) quelques années, quoi (6).
Gabrielle : Et qu’est-ce que tu fais ? Tu l’as pas dit (c) !
Julien : Et donc, euh (7), oui, je suis (8) viticulteur (B) et pruniculteur (C). Voilà, ouais (9), bé viticulteur, en fait (10), ouais, c’est tous les travaux de la vigne, quoi, euh. Donc nous, en fait, on n’a pas de chai (D) donc on fait que…, on produit du raisin et en fait après, on travaille avec une cave coopérative. Et, euh, par contre (E) en pruneaux, euh, c’est nous qui nous les transformons, quoi. Donc, voilà. Donc, voilà. Donc, euh, oui, comme je dis, pour l’instant, ouais, donc je suis salarié (F), je me perfectionne (G) encore, quoi, donc, donc voilà au fur et à mesure (H) d’apprendre, d’écouter un peu, un peu tout le monde, et tout ça, quand je peux, donc euh… [Mathilde, 4 ans arrive dans la discussion : Gabrielle, on veut dessiner ! Marie, sa mère : Non, mais, Mathilde ! ]
Gabrielle : Et de travailler avec tes parents, c’est bien ?
Julien : Bé, euh… Bé disons que, voilà, on a déjà une propriété (I) donc, euh, [Marie : Eh, c’est non !] c’est vrai que ça facilite les choses pour ce milieu, pour ce métier-là, c’est pas, c’est pas hyper difficile comme ça de démarrer (J), donc euh, c’est quand même intéressant, quoi. Maintenant, c’est sûr, travailler avec les parents des fois, c’est pas hyper facile, voilà, mais ça va, quoi !
Gabrielle : On y arrive ! (K)
Julien : Faut pas se plaindre ! (L) Voilà, voilà, voilà !
Gabrielle : Et en dehors du travail, tu as des loisirs ?
Julien : Et voilà, en dehors du travail, ouais, j’ai les copains, le week-end, la famille et puis le foot (M) aussi pour, pour 8 mois dans l’année, quoi. Donc week-ends : les matches et entraînement la semaine. Donc voilà ! Et donc, donc c’est pareil, c’est un petit club de Lot-et-Garonne à 4-5 kilomètres de, de la maison, à Saint-Sernin. Donc euh, c’est, c’est sympathique, quoi, c’est un petit club, on s’entend tous (N), voilà, quoi ! On se voit souvent, même on sort ensemble, donc c’est sympa, quoi.
Gabrielle : C’est des copains aussi, plus que des copains de football.
Julien : Voilà, oui, oui, carrément (O) ! Et en plus, euh, mélange, mélange de culture, parce que… il y a, il y a aussi bien des Anglais, que Chiliens, que Maghrébins, il y a de tout, quoi, donc euh… c’est sympa aussi, quoi. On apprend, on apprend de nouvelles choses. Sympa, quoi !
Gabrielle : Très bien. Bé merci Julien.
Julien : Ouais, bé, de rien, de rien !
Remarques de grammaire :
a) Ça fait deux ans que je travaille = « Il y a deux ans que je travaille », = « Je travaille depuis deux ans ».
b) D’ici = dans. On utilise ces 2 indicateurs de temps pour parler d’un moment futur. « DANS » s’utilise pour dater simplement --> exemple : « Aujourd’hui, on est samedi, dans deux jours, c’est lundi ». « D’ICI » s’utilise pour dire « dans peu de temps » --> exemple : « Il est 5 heures, d’ici 1 heure, j’aurai fini ce billet de blog ». Julien montre en utilisant « d’ici » que cette période de quelques années ne lui semble pas trop longue.
c) Tu l’as pas dit : La forme correcte est bien sûr « Tu ne l’as pas dit » mais oublier le « ne » est l’erreur la plus courante en français. On ne la remarque même plus !
Remarques de vocabulaire :
A) S’installer = s’établir de façon durable. Quand un jeune agriculteur parle de « s’installer », il veut dire qu’il va devenir responsable de sa propre exploitation (il va l'acheter ou la reprendre de ses parents).
B) Un viticulteur = un agriculteur qui cultive de la vigne (les petits arbres), pour récolter des raisins (les fruits), dans le but de produire du vin (la boisson).
C) Un pruniculteur = un agriculteur qui cultive des pruniers (les arbres) pour récolter des prunes (les fruits).
D) Un chai = un endroit où on fabrique et où on stocke du vin. Mais ce mot n’est pas utilisé dans toutes les régions de France, on peut parfois dire « une cave ».
E) Par contre = au contraire. On utilise beaucoup « par contre » pour dire « mais ».
F) Un salarié = un employé.
G) Se perfectionner = s’améliorer.
H) Au fur et à mesure = progressivement.
I) Une propriété = (ici) une exploitation agricole avec des terres, des cultures, des bâtiments, etc.
J) Démarrer = (ici) commencer.
K) On y arrive ! = « On trouve des possibilités ». « Y arriver » = trouver une solution pour faire quelque chose.
L) Se plaindre = exprimer son mécontentement.
Faut pas se plaindre ! = « Ça pourrait être pire », « Ça va bien malgré tout ».
M) Le foot = le football. (mais le footing = le jogging !)
N) On s’entend tous = « On s’entend tous bien » = « On a de bonnes relations ».
O) Carrément ! = une expression dans une utilisation très actuelle qui signifie « vraiment ». D’autres expression du même type utilisées : « Tout à fait ! », « Absolument !», « Complètement ! ».
Remarques sur la prononciation et les habitudes de langage :
1) Tiens : a pour origine l’impératif du verbe « tenir ». Quand on donne quelque chose à quelqu’un, on dit « Tiens ! » ou « Tenez ! » (tout comme « Voilà ! », à l’origine, l’idée était de dire « Prends ! »). Par extension, on dit aussi « Tiens. » ou « Tenez. » quand on donne la parole à quelqu’un, comme ici. Mais parfois, « Tiens ! » ou « Tenez ! » peuvent exprimer une idée de surprise (avec une intonation exclamative) ; exemple : « Tiens, Julien, qu'est-ce que tu fais ici ? » (si je le rencontre par hasard dans la rue).
2) Bé : ce n’est pas un mot, plutôt une abréviation. C’est un peu la même chose que « ben » (déformation de « Bien » ou « Eh bien »), c’est souvent utilisé quand on commence une phrase ou parfois quand on hésite un peu. « Bé oui » est plutôt une habitude de langage du Sud de la France.
3) Donc : même si, normalement, « donc » exprime une idée de conclusion, ici, c’est plutôt pour « rassembler » ses idées et introduire des explications.
4) (Donc) voilà : c’est utilisé ou bien pour commencer une idée ou bien pour finir une idée qui a été un peu développée.
5) Du coup = donc. « Du coup » est une forme plus familière. Mais ici, « du coup » est utilisé comme un réflexe de langage, il n’y a pas vraiment de conclusion faite ici.
6) Quoi : en fin de phrase, c’est une habitude de langage que certaines personnes ont. C’est plutôt utilisé (un peu inconsciemment) comme une mini-conclusion d’une phrase, pour finir une explication brève. Mais souvent, ça n'a pas de vraie signification.
7) Euh : on utilise « euh » quand on hésite, quand on cherche ses mots.
8) Je suis : ici, Julien parle vite et prononce « chui ».
9) Ouais : c’est la forme familière de « Oui ».
10) En fait : à l’origine « en fait » sert à introduire une vraie explication. Mais maintenant, c’est très utilisé aussi en milieu ou fin de phrase pour signaler qu’on a expliqué une petite chose. L’utilisation d’« en fait » est comparable à celle de « Quoi ».
Remarques culturelles :
Pour voir où Julien habite, vous pouvez consulter cette carte interactive où j’ai mis aussi Bordeaux (parce que les raisins de Julien vont devenir du vin de Bordeaux) et Agen (car c’est la « capitale » du pruneau en France) !
Afficher Itinéraire vers Agen sur une carte plus grande
Et pour finir avec le sourire, voici une très vieille publicité pour les pruneaux d’Agen, elle date de 1984… C’est pour rire un peu, les techniques de pub ont beaucoup changé depuis ! J’ai mis les paroles de la chanson en-dessous pour vous aider à mieux la comprendre.
Pub pour les pruneaux d'Agen par odilederey
PAROLES :
"Pour bien secouer les pruniers,
Pour bien secouer les pruniers,
Il faut manger des pruneaux !
Il faut manger des pruneaux !
Avec trois kilos de prunes,
On fait un kilo de pruneaux.
Y'a du tonus dans le pruneau,
C’est ce qui nous rend costauds
Pour secouer tous ces pruniers
Pour secouer tous ces pruniers
Qui vont donner les bons pruneaux !
Qui vont donner les bons pruneaux !
Y’a du tonus dans le pruneau d’Agen !"
Y'a = il y a
Du tonus = de l’énergie.
Costauds = forts, avec de gros muscles.
8 commentaires:
Hahaha, les techniques de récolte aussi ont changé je crois!! Merci pour ce clin d'oeil culturel :)
De rien, de rien ! J'ai trouvé cette pub par hasard et elle m'a beaucoup fait rire... je l'ai mise aussi car je me suis (vaguement)souvenue l'avoir vue à la télé quand j'étais enfant ! Mais c'est vrai que les techniques ont beaucoup changé ! A bientôt Joëlle...
Bonjour!!
C'est génial!!
Je apprends le français depuis 4 mois, et j'adore ton blog, j'ai appris bcp de choses culturelles et les habitudes de langage , je veux vous dire merci bcp bcp bcp!!
Ánimo y sigue trabajando así!!
Bonjour Jamin ! Un grand merci pour tes encouragements. Ben dis donc*, tu as appris BEAUCOUP en 4 mois... même des abréviations en français ! C'est ça qui est génial... Félicitations !
Voy a tratar de seguir trabajando así. i Muchas gracias a ti ! Gabrielle.
*
* Ben dis donc = habitude orale assez familière utilisée quand on est surpris, étonné, ou même admiratif...
Bonjour Gab,
Merci comme toujours.
Apre votre répondre , J'ai vu "par contre " ici and ca m'aider plus avec votre expliquer.
(on s’entend tous ) littéralement sens écouter l'un à l'autre, pour ça c'est sens avoir une bonne relation ?
Aussi avec ce phrase,
Se plaindre = exprimer son mécontentement
Je ne comprend pas complètement, ma compréhension ici est il est content travail avec ses parents mait pourquoi il a dit "faut pas se plaindre?
J'espère vous ne trouvez pas mon question bête.
merci, répondre quand vous pouvez.
Tenzin
Et le pub a la fin est trop mignon. J'aime bien tous les bonus informations vous donnez, desimages, des vidéos et renseignements utiles.
Bonjour Tenzin,
Non, non, ne vous inquiétez pas, vos questions ne sont jamais bêtes !
Au contraire, je trouve super que vous essayiez de comprendre en détails le vocabulaire utilisé dans les interviews !
En effet, quand on se plaint, c'est qu'on dit qu'on n'est pas content, que ça ne va pas. Et il dit qu'il ne faut pas se plaindre parce que peut-être, pour d'autres, travailler avec leurs parents n'est pas facile. Peut-être qu'il a des amis qui travaillent avec leurs parents et pour qui c'est difficile. Mais pour lui, ça se passe bien dans l'ensemble donc il pense qu'il n'a pas de raison de se plaindre.
Et sinon, "entendre" a un peu la même signification que le verbe écouter. Mais "s'entendre bien / mal" = avoir de bonnes / mauvaises relations.
Je vous souhaite un très bon week-end !
Gabrielle
Salut de nouveau Tenzin,
Oui, moi aussi, je trouve cette pub trop mignonne !
Je me rappelle l'avoir vue à la télé quand j'étais toute petite.
Elle m'avait marquée car mes grands -parents et mon oncle (le père de Julien qui est mon cousin) étaient producteurs de pruneaux !
À bientôt !
Gabrielle
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