Charlotte est créatrice de chapeaux !
Avec cette interview de Charlotte, je vous propose le premier d’une série de portraits de gens qui vivent et/ou travaillent à Amboise.
Charlotte est une personne passionnée qui travaille à Amboise. Dans cette interview, que j’ai réalisée juste avant Noël 2020, elle vous présente son activité de créatrice de chapeaux.
DOCUMENT VIDÉO (7,31 minutes) :
Tout d’abord, regardez et écoutez l'interview une première fois, pour comprendre globalement Charlotte.
Puis lisez ces questions pour savoir quels détails vous devez comprendre.
1/ Quel est le premier métier de Charlotte ?
2/ Pourquoi est-ce qu’elle a fait ses tout premiers chapeaux ?
3/ Le lieu où elle fait l’interview, c’est quoi pour elle ?
4/ En regardant par la fenêtre, que voit-elle ?
5/ Elle explique qu’il y a beaucoup de touristes à quelle période de l’année ?
6/ Pour quelle raison trouve-t-elle intéressant de faire des chapeaux ?
7/ Pour elle, qu’est-ce qui est important quand on achète un chapeau ?
8/ Qui sont surtout les gens qui commandent des chapeaux en ligne ?
9/ Que préfère-t-elle comme type de vente ?
10/ De quoi dépend surtout le prix du chapeau ?
11/ Comment ont été les ventes de chapeaux en 2020 ?
12/ Pour les vacances de Noël, elle est allée à Collioure, dans le sud de la France. Mais pour quoi faire ?
13/ En 2021, quand est-ce qu’elle va rouvrir sa boutique d’Amboise ?
14/ À l’origine, elle a créé le chapeau télescopique pour qui ou quoi ?
15/ Que dit Charlotte comme conclusion sur ce chapeau ?
Ensuite, écoutez encore l’interview et faites le quiz ci-dessous en même temps.
TRANSCRIPTION :
Enfin, lisez la transcription (en écoutant l’interview une dernière fois) pour mieux comprendre comment Charlotte parle.
Gabrielle : Bonjour Charlotte, merci d’avoir accepté de faire cette interview pour GABFLE. Est-ce que tu pourrais te présenter en quelque mots ?
Charlotte : Alors (1), je m’appelle Charlotte, j’ai 52 ans, je suis créatrice de chapeaux, vous êtes là dans ma boutique. Euh (2), j’étais chanteuse, avant d’être modiste (créatrice de chapeaux), j’avais besoin de chapeaux pour la scène (A)… Et c’est vite devenu… une passion, faire un chapeau, puis deux, ça a plu à mon entourage (B). Et puis voilà, de fil en aiguille (C), c’est devenu réellement ma profession. Je suis artisan (D), créatrice de chapeaux. Et voilà ! (3) J’ai beaucoup de modèles, beaucoup d’idées, euh, je travaille tous, tous (4) les jours ; euh, ici, c’est devenu mon atelier (E) également, vous verrez des photos, comme ça, je suis dans un, un (4) environnement très agréable…
Gabrielle : Oui, alors, justement, tu peux parler un peu de l’environnement ? Elle est où, cette boutique ?
Charlotte : Cette boutique est à Amboise, lieu très touristique. Je suis au pied du château, donc un endroit merveilleux. Euh… donc une ville touristique, donc beaucoup de monde, dans la saison, même là, on est près de Noël, il y a (5)… ça circule encore. Euh, voilà, un environnement exceptionnel.
Gabrielle : Oui, tu as (6) beaucoup de contacts, tu rencontres beaucoup de gens via cette activité ?
Charlotte : Oui, oui, oui. Beaucoup de gens (7). Et puis, faire des chapeaux, c’est très intéressant parce que… on coiffe les gens. Voilà. Moi, je porte toujours des chapeaux parce que je suis jamais (8) bien coiffée, donc le chapeau, c’est vraiment ma coiffure. Et coiffer les gens, donc, « chapeauter (F) » les gens, c’est très très intéressant (9) parce qu’en plus, on, on voit vraiment les, les… le, le caractère des gens. Voilà, il y a (5) des gens, ils veulent des choses exubérantes (G), il y a des gens qui veulent passer inaperçus (H). Donc les chapeaux, c’est très intéressant, parce qu’on, on, on se, on est vraiment près de la personne.
Gabrielle : Et alors, Charlotte, tes chapeaux, tu les vends seulement à Amboise ?
Charlotte : Surtout ici, parce qu’un chapeau, je trouve que c’est important de l’essayer, comme, comme les chaussures. C’est… je fais peu de vente, euh, peu de vente en ligne, en fait les gens qui me, qui, à qui j’envoie des chapeaux, les ont déjà… en ont déjà un. Et puis après, ils me demandent d’en refaire. J’ai quand même un petit site Frenchop.com, qui vend des produits français où… (10) Mais je trouve quand même plus intéressant de vendre directement. Et je me souviens, j’ai commencé sur les marchés : le marché d’Amboise, les marchés de la région, les marchés de Noël, les salons… Mais la boutique, c’est vraiment ma boutique-atelier, c’est vraiment l’idéal !
Gabrielle : Et c’est cher, un chapeau ?
Charlotte : Non ! Enfin (11), ça dépend. Les chapeaux, ça va de 20 euros, (à) (12) 25, 30, 35, après, des pièces plus conséquentes, des feutres (I), sont à 50. Et puis ça peut, ça peut être beaucoup plus cher, ça dépend du temps, on peut arriver à 150 euros si on veut des choses qui demandent 2, 3 jours ou une semaine de travail. Tout ça, c’est en fonction du temps qu’on passe.
Gabrielle : Un chapeau pour une occasion spéciale, par exemple ?
Charlotte : Voilà : mariage, chapeau de scène, voilà.
Gabrielle : D’accord. Et est-ce que l’année 2020, avec la crise sanitaire, etc., ça t’a impactée en tant que créatrice de mode ?
Charlotte : Ça m’a impactée, parce que… ici, j’ai un bail (J) saisonnier, donc j’ai, je devais ouvrir au mois d’avril. Coronavirus. J’ai ouvert un mois et demi plus tard. Et contre toute attente (K), ça a fonctionné. Dès que les… je suis dans une rue, euh, très passante (L), avec des restaurants. Et en fait, dès que, dès que les gens ont pu ressortir, dès qu’on a été déconfinés (M), je n’y croyais pas, les gens sont venus, ont essayé des chapeaux. Et contre toute attente, ça a bien marché. Et donc je me réjouis pour l’année prochaine. Oui ?
Gabrielle : Oui, quels sont tes projets pour… à court terme, ou pour l’année prochaine ? Est-ce que tu as des projets ?
Charlotte : Eh bien là, je ferme la boutique. Je vais à Collioure, depuis trois ans. Une amie artisan me laisse sa boutique. Donc je déménage tous les chapeaux, j’emmène des tissus (N), la machine. Et je m’installe à Collioure le temps des vacances scolaires. Et puis je reviens ici, je reviens en janvier, euh, je vais préparer ma collection d’été. Et puis en avril, je reviens ici avec beaucoup de joie.
Gabrielle : Parfait, très bien ! Est-ce qu’on pourrait finir sur la présentation d’un chapeau spécial, particulier, que tu aimes particulièrement ?
Charlotte : Ah ! Un chapeau qui a beaucoup de succès : le télescopique ! Alors… Vous voyez ? Je suis mal coiffée ! Le télescopique, c’est un chapeau tout simple, que j’ai fait il y a une vingtaine d’années pour des amis musiciens avec des dreadlocks, pour mettre leur… la masse de cheveux dedans. Donc c’est un chapeau qu’on peut tirer vers l’arrière, pousser devant, comme une casquette, arranger comme ça. Oh, oh… Comme ça… Hop, hop.
Gabrielle : Super ! Donc on a 5 ou 6 chapeaux en un !
Charlotte : Oui ! C’est mon chapeau tout terrain (O) ! Voilà ! Et c’est que des coutures (P), il y a pas de, il y a pas de fil de fer dedans. Comme ça. On peut aussi le retourner.
Gabrielle : Ah oui !
Charlotte : Vraiment, hein ! S’il n’en fallait qu’un, ce serait celui-ci !
Gabrielle : Absolument !
Charlotte : Voilà !
Gabrielle : Génial ! Merci beaucoup, Charlotte !
Charlotte : Mais de rien, Gabrielle. Et puis, je vous attends, dans ma boutique !
Quelques remarques de vocabulaire :
A/ la scène : c’est la sorte de plateforme où jouent les artistes, au théâtre ou dans une salle de concert. Par extension, « la scène » = le fait de faire des spectacles.
B/ mon entourage = les personnes autour de moi (ma famille et mes amis proches).
C/ de fil en aiguille = progressivement. Le fil = un brin de matière textile pour coudre, fabriquer des vêtements ; une aiguille = le petit objet pointu pour passer le fil dans le textile. Cette expression, parfaitement bien choisie par Charlotte, montre bien que c’est petit à petit qu’elle est devenue modiste.
D/ un artisan = une personne qui fait un travail manuel et qui est indépendant. Le féminin est « artisane » mais l’habitude d’utiliser tout le temps le masculin fait que les femmes ne pensent pas encore toujours à utiliser la forme au féminin, car ce n’est pas encore rentré dans l’usage courant.
E/ un atelier = un local où quelqu'un travaille de ses mains, pour son métier artisanal ou pour son plaisir
F/ « chapeauter » = coiffer quelqu'un d'un chapeau, c’est une utilisation ancienne, surtout utilisée au passif, exemple : « être chapeauté(e) d’un béret ». Mais en fait, de nos jours, ce verbe est plutôt utilisé dans un tout autre sens, plutôt familier, = contrôler quelqu'un, un groupe, un secteur dans une organisation.
G/ des choses exubérantes = des choses originales, non conventionnelles.
H/ vouloir passer inaperçu.e = tout faire pour ne pas être remarqué(e), rester discret (discrète).
I/ un feutre = un chapeau fait de la même matière que les bérets, cette matière s’appelle aussi « le feutre ».
J/ un bail = un contrat de location pour un logement ou un local professionnel.
K/ contre toute attente = de manière inespérée (Charlotte montre par cette expression qu’elle n’y croyait pas, elle pensait qu’elle ne vendrait pas beaucoup de chapeaux à cause de la crise du coronavirus).
L/ une rue très passante= une rue où beaucoup de gens passent.
M/ dès qu’on a été déconfinés = juste après que le confinement a été terminé. La situation où on doit limiter au maximum les sorties à l’extérieur s’appelle en français « le confinement » (être confiné = devoir rester enfermé). Le mot « quarantaine » existe aussi en français mais s’utilise quand on oblige quelqu’un à s’isoler parce qu’il est malade, ou qu’il a peut-être été en contact avec des personnes malades.
N/ des tissus = des pièces de textile (en cotons, en feutre, etc.)
O/ mon chapeau tout terrain : Charlotte fait une analogie avec les voitures tout terrain, comme les SUV, pour dire que ce chapeau télescopique est multifonctions. On écrit aussi « tous terrains ».
P/ des coutures = des parties cousues (il n’y a pas de fil métallique à l’intérieur. Quand on coud (verbe coudre) un vêtement, on « fait des coutures ».
Quelques remarques sur la prononciation et les habitudes de langage :
Si vous voulez améliorer votre prononciation en français, écoutez très attentivement certains extraits de l’interview, et essayez de répéter les intonations. Ça vous aidera beaucoup à parler avec une intonation naturelle. Si vous voulez des leçons, je donne maintenant des cours en ligne, payants : gabfle@yahoo.fr ; vous pouvez me contacter.
Les remarques :
1/ Alors : quand on commence à raconter ou expliquer quelque chose, c’est une habitude très courante de commencer par ça.
2/ Euh : quand on cherche ses mots ou qu’on hésite, on dit ça à presque toutes les phrases. Et ce n’est pas grave ! C’est normal ! Vous pouvez l’utiliser comme une stratégie pour chercher vos mots quand vous parlez en français ! C’est le temps de la réflexion qui se matérialise par ce « son » !
3/ Et voilà ! : quand on a fini une explication ou un récit, c’est un moyen clair de marquer la fin ou la transition avant une autre partie.
4/ tous, tous / un, un (+ beaucoup d’autres exemples dans l’interview) : si vous avez peur quand vous parler français et que vous répétez 2 ou 3 fois les petits mots comme ça, pas de panique ! Tout le monde le fait, y compris les francophones en français !
5/ il y a : la plupart du temps, en français oral, « il y a » est prononcé « y’a ». Vous pouvez le faire aussi !
6/ tu as : la plupart du temps, en français oral, « tu as» est prononcé « t’as », et « tu es » est prononcé « t’es »mais on ne l’écrit généralement pas. Vous pouvez le faire aussi !
7/ de gens : le « e » de « de » est souvent muet (on ne l’entend pas). Ici, ça donne « d’gens ». Mais dans le sud de la France, on dit généralement « de gens », le « e muet » est prononcé. C’est notamment ce qui fait la particularité des accents français.
8/ je suis jamais : la plupart des gens qui ont le niveau B1 en français le savent, on laisse tomber le « ne » de la négation la plupart du temps à l’oral en français. Quand vous parlez, ne vous forcez pas à dire le « ne », ça semblera trop formel (excepté si vous passez un entretien pour un travail ou une formation, par exemple).
9/ très très intéressant : avec les adjectifs de jugement, il est de nos jours assez courant de répéter deux fois l’adverbe « très ». C’est une façon de dire moins formellement « C’est « vraiment très intéressant ».
10/ J’ai quand même un petit site Frenchop.com, qui vend des produits français où… : Et Charlotte ne finit pas sa phrase ! Je suis sûre qu’on fait ça dans beaucoup de langues ! Quand une idée est claire et qu’on pense déjà à la suivante, on oublie parfois la fin grammaticale de la phrase. Ce n’est pas catastrophique si on a une prononciation claire et un vocabulaire précis. Par contre, si on a un niveau de langue insuffisant pour la situation, ça risque de rendre encore moins clair ce qu’on veut dire…
11/ Enfin : C’est un mot très intéressant pour apporter des nuances, des précisions. Exemples : « Non. Enfin, ça dépend. », « Oui. Mais enfin, pas toujours ». Vous remarquez que comme beaucoup de francophones, Charlotte dit à peine le « en- » ? On entend presque « ‘fin » !
12/ de… à : Charlotte voulait dire « Les chapeaux, ça va de 20 euros, à 25-30… », pour dire le prix minimum et les prix maximum. Elle oublie le « à », ça peut arriver à toute le monde, même quand le français est notre langue maternelle. Tout ça pour vous dire de ne pas stresser si vous avez des doutes sur les prépositions ! Vous les maîtriserez peu à peu avec le temps !
Pour continuer la découverte :
Pour découvrir le travail de Charlotte ou lui envoyer un message, vous pouvez la retrouver sur son site de vente ou sur sa page Facebook.
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