mardi 7 octobre 2008

DOCUMENT AUDIO pour le niveau B1 (Fanny) :

Fanny parle de son métier de graphiste !



Fanny a 28 ans, elle habite à Bordeaux et y exerce la profession de graphiste. Dans cette interview, elle explique comment elle est devenue graphiste et ce qu’elle fait maintenant.










DOCUMENT AUDIO :
Avant d’écouter le document, lisez les questions suivantes. Ce sont les informations que vous devrez entendre dans le document audio.


1) Comment est le métier de Fanny ?
2) Au lycée, dans quelle filière était Fanny ?
3) Qu’a-t-elle fait comme études supérieures ?
4) Après la troisième année, quel cursus a-t-elle choisi ?
5) Quelle possibilité lui donne son inscription à la Maison des Artistes ?
6) Quel avantage particulier lui a apporté sa formation ?
7) En quoi consistait son travail pour le centre d’architecture ?
8) Avec qui Fanny travaille-t-elle ?
9) Avec son association de Bordeaux, quel projet très spécial a-t-elle fait ?
10) Quelle est la caractéristique des projets de son association ?
11) Quelle a été la réaction du maire de Bordeaux face au projet spécial ?
12) Combien Fanny et ses amis ont-ils de sites Internet ?
13) Pourquoi Fanny aime-t-elle beaucoup son travail ?
14) Quelle est l’adresse du site consacré à sa ville d’origine ?


Écoutez maintenant le document audio (5 minutes 45).






EXERCICE :
Pour chaque question, choisissez la réponse correcte.




  








TRANSCRIPTION :
Après les exercices, vous pouvez lire la transcription et les remarques pour mieux comprendre l’interview.


Gab : Bonjour Fanny. Tu pourrais nous dire qui tu es, ce que (A) tu fais dans la vie (1) ?
Fanny : Alors, ben (C) je m’appelle Fanny Garcia. Je suis (C) graphiste indépendante.
Gab : C’est tout ? [rires]
Fanny : C’est un terme très général pour désigner un métier très complexe et très complet.
Gab : Alors, déjà, peut-être, on va reprendre chronologiquement. Pour en arriver là, qu’est-ce que tu as fait comme études ?
Fanny : Donc après mon bac (2), en option scientifique, j’ai fait les Beaux-arts (a) de Bordeaux. Donc, euh (D), l’école des Beaux-arts, ça consiste la première année à faire un petit (E) peu de tout. Au bout de trois ans, on a un premier diplôme qui nous oriente plus précisément vers une discipline (3), donc moi, j’ai pris graphisme, c’est-à-dire plus la création artistique mais quand même, euh, avec l’option ordinateurs, si on peut dire, enfin informatique. Et donc j’ai passé un autre diplôme, en cinq ans, qui s’appelle le « DNSEP », donc « Diplôme National Supérieur d’expression Plastique », et qui m’a permis (4), à ma sortie de l’école, de m’inscrire en indépendante. Donc je me suis inscrite à la maison des artistes, qui est un statut particulier pour la France, et qui te permet de faire tes propres factures. [Gab : En gros, tu…], et d’avoir une sécurité sociale (b). Donc je suis mon propre patron, on peut dire.
Gab : Et comme tu disais, je t’ai coupée, tu as ta… tu as la sécurité sociale.
Fanny : Voilà, ouais (F), c’est le, c’est mon statut, et en même temps, ça me donne la sécurité sociale. Quand tu… la première année, tu n’es pas (G) vraiment inscrit et au bout d’un an, quand tu commences bien à faire des factures, tout ça, tu peux être inscrit et avoir ta sécurité sociale.
Gab : D’accord, et alors maintenant, en quoi consiste ton boulot (5) ?
Fanny : Donc en fait, euh, alors, bé… (B) En sortant de l’école, je savais pas (6) trop justement, ce que (A) ça allait donner comme travail. J’ai eu de la chance parce que j’ai eu quelques contacts pendant mes études qui m’ont permis d’enchaîner (7) quelques boulots, euh, tout de suite. Donc par exemple, on a travaillé avec un centre d’architecture qui nous a fait faire une carte de vœux (8) et puis tout un projet autour de l’architecture, donc c’était un projet pédagogique où on dû concevoir une série de posters, de carnets explicatifs, et de… c’était une collection en fait, une collection sur des projets architecturaux.
Gab : Quels types de projets ?
Fanny : Donc ben, là, c’était destiné aux enfants, donc c’était vraiment pédagogique, donc pour expliquer l’architecture aux enfants, tout ce qui (A) pouvait se faire dans ce domaine-là, toutes les options, en fait, de ce domaine d’architecture. Donc après, le métier est très varié. Moi, je fais pas mal de (9) choses, donc je fais de la photo par exemple, de l’illustration, et j’essaie de mixer un peu toutes… toutes mes compétences, parce que je travaille avec mon ami, qui est aussi créateur de typographies, donc qui dessine des lettres, et on mélange un peu tout ça pour donner, euh, des affiches, des… [ouaf ouaf ouaf !!!] [rires]
Gab : C’était le chien, on va continuer ! [rires]
Fanny : Tous supports de communication, tout ce qui peut être plaquettes, flyers, cartes de visite, euh, des logos, des… même parfois des photos. On peut vendre des photos, des reportages photos, des sites Internet, des illustrations. Enfin (H) voilà, un peu de tout, des installations. Donc j’ai entre autres une association artistique sur Bordeaux avec laquelle on fait pas mal de projets sur la ville, donc il y a des installations artistiques sur la ville.
Gab : Par exemple ?
Fanny : Par exemple !... [rires] Ben alors, ça peut être des peintures sur des murs, des mots écrits en gros dans la ville, des affiches qu’on colle, euh, des… on a fait en fait un projet… alors ça va être (I) un peu bizarre à expliquer mais avec le nom de la ville écrit en gros sur un talus (10). Donc ça c’est… je sais pas si c’est compréhensible pour quelqu’un qui connaît pas Bordeaux. Ben, en gros (11), en français, souvent, quand on a un singulier par exemple qui… par exemple « cheval », ça fait « chevaux » au pluriel. Donc nous on est partis dans l’autre sens en se disant que Bordeaux, ça faisait « bordel (12) » (au singulier). Et « bordel », c’est un mot qui a plusieurs sens : donc ça peut être le bazar mais ça peut être aussi la… les maisons closes. Donc on a fait un mélange et comme dans Batman, il y a (J) Gotham City pour New York, bé nous, c’est un peu « bordel » pour « Bordeaux ». Donc on fait des projets un peu, euh, indépendants et « underground » dans la ville de Bordeaux.
Gab : Oui, mais vous aviez eu des problèmes, justement, avec ce « bordel ».
Fanny : Euh, effectivement : le maire a pas trop apprécié la blague et donc a sommé (13) ses, euh, ses gens de la mairie de venir vite enlever les panneaux parce que ça donnait une mauvaise image de la ville.
Gab : Dommage !
Fanny : Oui. Il comprend rien à l’art.
Gab : Ça doit être ça ! [rires]. Bon et si on veut voir un peu, parce que ce que tu fais, c’est quand même visuel, si on veut avoir une idée de ce que tu fais, il y a moyen de (14) se renseigner sur Internet, par exemple ?
Fanny : Ouais, alors, euh, justement, on a pas mal de sites Internet, puisque ce boulot, moi ce qui me plaît, c’est que ça me permet de travailler avec plein de (15) gens, plein de projets différents et donc on a pas mal de petits collectifs qu’on a constitués avec des musiciens, parfois c’est des, des illustrateurs, parfois, c’est des revues, parfois, c’est des sites Internet. Et donc on a un tas de (16) petits projets, euh, qui… qui montrent un peu toute l’étendue de nos boulots. Donc par exemple, il y a, sur, euh, la ville où j’habite, moi, c’est Sainte Foy la Grande, ma ville de naissance, et on a fait tout un projet autour de, de la vie rurale à Sainte Foy la Grande et de tout ce qui pouvait s’en dégager au niveau artistique. Donc ce projet ça s’appelle « le vilain » et le site Internet, c’est levilain.org (c) !
Gab : À consulter !
Fanny : À consulter, absolument.
Gab : D’accord ! Merci beaucoup !


Remarques de vocabulaire et de grammaire :
1) Ce que tu fais dans la vie : Quand on pose directement la question, on dit « Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? » (pour demander à l’autre s’il est étudiant, s’il travaille, quelle est sa spécialité ou sa profession). Mais quand la question est indirecte, on dit par exemple « Dis-moi ce que tu fais dans la vie », quand ce n’est pas une question, on dit par exemple « Je ne sais pas ce que tu fais dans la vie.
2) Le Bac = en France, le baccalauréat, le diplôme qu’on obtient à la fin du lycée. Il existe différentes filières générales et technologiques : L (littéraire), S (scientifique), ES (économique et sociale), STG (sciences et technologies de la gestion), SMS (sciences et techniques médico-sociales et non pas sciences du téléphone portable, bien sûr…), etc.
3) Une discipline = une matière.
4) A permis : ici, permettre = « donner la possibilité ». Mais dans d’autres cas, permettre signifie « autoriser ».
5) Le boulot = le travail (mais « boulot » est un mot familier). On peut aussi dire « bosser » pour dire « travailler ».
6) Je savais pas : comme la majorité des personnes francophones, Fanny oublie le « ne » de la négation quand elle parle !
7) Enchaîner = (ici) faire directement, faire sans attendre.
8) Une carte de vœux = une carte pour souhaiter la bonne année.
9) Pas mal de = « beaucoup de », « assez de » mais « pas mal de » est un peu familier (non standard).
10) Un talus : c’est quand le bord d’une route est plus élevé (plus haut) que la route.
11) En gros = globalement, de façon générale.
12) Bordel : Fanny explique bien la signification de ce mot mais faites vraiment très attention si vous l’utilisez : il est très vulgaire ! Et pour mieux comprendre comment était l’installation de Fanny et de ses amis, regardez la photo à la fin de cet article.
13) A sommé : sommer quelqu’un de faire quelque chose = demander (avec autorité) à quelqu’un de faire quelque chose.
14) Il y a moyen de = il y a une possibilité de.
15) Plein de = « beaucoup de » mais « plein de » est un peu familier (non standard).
16) Un tas de = « beaucoup de » mais « un tas de » est un peu familier (non standard).

Remarques de prononciation :
A) Ce que / Ce qui : le « e » de « ce » n’est pas prononcé ici (on appelle ce « e » qu’il est pas obligatoire de prononcer un « e muet ». Donc on entend « cque » et « cqui » ! De manière générale (et un peu simplifiée), on prononce le « e muet » dans le sud de la France et on ne le prononce pas dans le nord de la France, ainsi que dans les autres pays francophones. Mais c’est un peu simplifié comme explication, car Fanny et moi nous venons du sud-ouest de la France ! C’est sans doute une influence de la langue « standardisée » des médias, et cela montre une évolution des prononciations.
B) Ben : c’est une déformation de « bien », qu’on utilise souvent quand on commence une explication. Dans le sud de la France, on a même tendance à prononcer « bé » !
C) Je suis : comme beaucoup de gens, Fanny prononce ici « chuis » !
D) Euh : quand on commence une explication, quand on cherche un peu ses mots, on dit « euh », mais ce n’est pas un mot, c’est plutôt un son !
E) Petit : ici aussi, on peu entendre que Fanny ne prononce pas le « e », elle dit « ptit ».
F) Ouais : c’est une déformation familière de « oui ».
G) Tu n’es pas : il y a deux phénomènes à observer ici. Le premier est une erreur de grammaire, très courante, Fanny oublie ne « ne ». Le second est qu’elle ne prononce pas « tu es » mais « t’es ». C’est un peu familier mais très habituel quand on parle de façon informelle.
H) Enfin : on n’entend que la fin de ce mot « …fin » ! C’est une prononciation actuelle du mot. On « mange » de plus en plus ses mots en français, comme vous pouvez le remarquer ! Pourtant, on avait fini de déjeuner, avec Fanny, on n’avait donc pas faim !
I) Ça va être : autre exemple ici, le « va » du futur proche ne s’entend presque pas !
J) Il y a : comme très souvent « il y a » est prononcé « y’a » ici.

Remarques culturelles :a) Les Beaux-arts = indépendantes de l’université, les écoles des Beaux-arts sont très prestigieuses. La sélection à l’entrée est assez stricte et les exigences vis-à-vis des étudiants sont fortes. Mais l’enseignement y est réputé pour être de très bonne qualité.
b) La sécurité sociale = le système national qui permet de verser une aide sociale aux gens en cas de maladie, d’accident… Les enfants bénéficient de la sécurité sociale de leurs parents. Il existe un système de sécurité sociale pour les étudiants. Et quand on travaille, on a droit aussi à la sécurité sociale. Mais quand on est indépendant (chef d’entreprise) il faut s’inscrire dans un organisme particulier. Et pour les gens qui n’ont pas de travail, il existe un système particulier, la CMU (couverture médicale universelle), qui leur permet de ne pas devoir tout payer quand ils vont chez le médecin ou à l’hôpital.
c) Le vilain : Et vous trouverez donc ce site à l’adresse suivante : http://www.levilain.org ! Pour avoir une vision décalée, alternative et sarcastique de la région de Sainte Foy la Grande ! Et au fait, « vilain », qu’est-ce que ça veut dire ? Alors… Au Moyen-Âge, les « vilains » étaient les paysans, les gens qui travaillaient la terre. Dans son sens actuel, « vilain » est un adjectif qui signifie « pas gentil », « un peu méchant » et qu’on utilise surtout pour parler des enfants qui ont fait des bêtises… Il est donc bien trouvé, ce nom de site, n’est-ce pas ?! Les membres de ce collectif semblent donc être de grands enfants qui observent et critiquent un peu la vie campagnarde…
Vous pouvez aussi consulter celui de Sainte Machine http://www.sainte-machine.com : c’est un collectif d’anciens étudiants des Beaux-Arts qui « a pour « mission » de produire objets et événements culturels. Sa production se veut une alternative à la « culture touristique » bordelaise en vigueur. Musées et galeries ne sont pas nécessairement ses lieux d’interventions privilégiés, elle y préfère la rue et les espaces publics pour le rapport direct au spectateur ainsi que les différentes contraintes qu’ils imposent ».



Pour en savoir plus sur la vie professionnelle de Fanny Garcia, allez voir son site http://garciafanny.free.fr : il y a beaucoup de photos et d’illustrations.
Et pour rester informé(e) de ce qu’elle fait avec son copain Jack Usine, le site à consulter est celui de GUsto (Garcia Usine studio) : http://www.gusto.fr !


Et voici une affiche réalisée par GUsto pour présenter l'exposition Soupirs :


Et je ne résiste pas à la tentation de remettre la photo du "bordel"... :



4 commentaires:

Unknown a dit…

Gab,

je n'ai pas réussi à écouter ce document audio! Le son ne marche pas...

Est-ce que tu pourrais vérifier ce problème?

Merci d'avance!

Jorge

Gabrielle Chort a dit…

Voilà Jorge, c'est réparé ! Merci beaucoup de m'avoir signalé ce problème. Bonne semaine. Gabrielle.

Unknown a dit…

Bonjour Gab,

Je veut vous remercie pour votre blog, c'est trop utile a moi. J'ai navigué les autres site (blog) disponible sur votre blog mais personnellement pour moi, votre blog est meilleur.
Je pense j'ai bien compris l'histoire par rapport bordeaux et mot 'bordel', surtout avec l'image au dessous.
Pour expliquer le mot un talus, vous avez utilisé ( plus élevé (plus haut). Pour un instant, je pense que vous parlez quelque chose de étudiants (élève) mais à la fin, bien.

Merci et j'apprécie beaucoup de travail vous avez fait pour cet blog.

Tenzin

Gabrielle Chort a dit…

Merci Tenzin ! :-)