Pascale fait du shiatsu ! (partie 2)
Depuis quelques années, Pascale pratique le shiatsu, une technique de thérapie et de détente issue des médecines traditionnelles japonaises et chinoises. Elle m’en a parlé dans une longue interview dont vous pouvez écouter la première partie ici. Voici maintenant la seconde partie de son interview.
DOCUMENT
AUDIO (7 minutes 07) :
Tout
d’abord, écoutez l'interview une première
fois, pour comprendre de quoi parle Pascale.
QUIZ :
Puis, avant
d’écouter de nouveau l’interview, lisez les
questions du quizz qui vous indiquent quelles informations vous devez
comprendre.
Ensuite, écoutez encore l’interview et faites le quiz en même temps.
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TRANSCRIPTION :
Enfin, lisez la transcription (en
écoutant l’interview une dernière fois) pour mieux comprendre comment Pascale
s’exprime.
Gabrielle : Voilà où tu en es aussi…
Pascale : Voilà où j’en suis… Euh… le
protocole de base maintenant, je le, je le connais, entièrement. C’est un peu
comme, c’est assez chorégraphique, finalement. Quand on connait la
chorégraphie, c’est-à-dire quand on commence, où on va, toutes les étapes du protocole (1), ensuite, on peut se
concentrer sur l’intention, parce que finalement, le shiatsu, bien sûr, il faut
être bien placé, parce que sinon, on n’agit pas très bien sur la personne et
même, on peut lui faire mal si on n’est pas bien placé. Mais, même si on est un
peu approximatif parfois, si l’intention est là, ça passe. C’est de l’énergie,
c’est un flux énergétique. Notre corps est, est parcouru (2) de, de flux. Il y a le sang, il y a l’eau, dans notre
corps, et tout ça, c’est comme la Loire
(3), il y a un sens, un y a un rythme et voilà, les liquides, entre
guillemets, « avancent tout seuls » et ce qui fait avancer les
liquides, oui, il y a la « pompe » du cœur mais tout… c’est l’énergie
qui fait bouger les choses. Et dans notre corps, c’est pareil. Et parfois,
l’énergie est, est bloquée quelque part, d’où un problème. Voilà, on peut avoir
mal au ventre, si c’est un mal chronique
(4), euh, ça veut dire qu’il y a une énergie qui est coincée là. Le, le
flux est bloqué, il y a un nœud, il y a un blocage, c’est comme un barrage (5), voilà, comme sur le Loire,
si on met un barrage sur la Loire, l’eau ne passe plus, ce n’est plus fluide.
Et l’objectif du shiatsu, c’est de fluidifier
(6) le passage de l’énergie. Et quand l’énergie circule, voilà, il y a plus
de bouchons, c’est comme les voitures, il y a plus de bouchons (7), il y a plus de trafic, et ça, ça, ça roule tout seul.
Voilà, c’est la voiture qui roule toute seule. Et l’énergie, c’est pareil, il
faut lever les barrages, faut trouver la clé, comment lever le barrage, où
est-ce que j’ai mal, pourquoi j’ai mal. On essaie avec tout un tas de pression,
avec la chaleur des mains, il y a tout un tas de systèmes pour essayer de,
voilà, lever ce barrage-là. Et hop, ça y est, l’eau repart, l’eau de la Loire
repart. Et l’énergie repart et ça va mieux.
Gabrielle : Donc ça t’apporte… Pour résumer,
pour finir, ça t’apporte ?
Pascale : Ah, ça m’apporte… Moi, ça, ça a
changé énormément de choses dans ma vie, physiquement, et puis une, une vision
de la vie, des valeurs aussi, une façon de vivre, enfin, ça a changé beaucoup,
beaucoup de choses. Déjà en tant que receveur, parce qu’au départ, j’étais
uniquement receveur. Et le, le fait d’être touchée, par des mains inconnues,
c’est déjà quelque chose d’étrange, c’est pas commun. On n’a pas une culture du
toucher en France. On touche pas facilement les personnes, euh, même les
personnes proches, même les amis, même la famille. C’est rare quand on pose la
main sur une épaule, quand on entoure de ses bras, c’est pas si commun. On
pense que si parce qu’on fait la bise en France mais finalement, il y a une
distance.
Gabrielle : Il y a que ça, il y a que la bise,
finalement…
Pascale : Oui. Et encore, la bise, le corps
est un peu, est pas très près, on s’approche pas tant que ça de la personne
quand on fait la bise, on se penche pour faire la bise. Mais on, on touche pas
le reste du corps, parce que, je sais pas, peut-être qu’on pense que c’est un
peu une intrusion (8) dans le, la
zone de la personne, je ne sais pas. Et le fait de, d’être touche par des mains
inconnues mais bienveillantes (9),
parce que c’est ça aussi le shiatsu, on veut du bien pour la personne, ça change
déjà beaucoup de choses et, au-delà de ça, évidemment, le shiatsu en lui-même
m’a fait beaucoup de bien au niveau énergétique. Moi, ça m’a débloqué certaines
douleurs aussi, évidemment. Mais pas que
(10). C’est-à-dire que, lorsque j’ai commencé à pratiquer, je me suis rendu
compte que pratiquer faisait autant de bien que recevoir. Donner fait autant de
bien que recevoir. Et ça aussi, c’est quand même quelque chose d’assez
incroyable à découvrir. Même, ça peut paraître comme une formule mais quand on
le découvre comme ça très concrètement, c’est une leçon pour tout le reste.
Pour tout ce qui se passe dans la vie, on sait, en tout cas, je sais que donner
fait autant de bien que recevoir. Ça, je l’ai appris avec le shiatsu. Ce que
j’ai appris aussi, et ça m’a beaucoup servi par la suite, c’est que lorsqu’on
apprend à pratiquer, c’est-à-dire lorsqu’on est donneur, la première chose à
faire, c’est de se placer, on s’occupe d’abord de soi, on se place
correctement, pour être bien. Et une fois que je suis bien, bien placée, à ma
place, à l’aise, dans ma posture, là, je peux agir sur la personne. Et la
personne sera bien de toute façon parce que moi, je suis en place. Et quand
j’ai appris ça d’une façon très concrète dans les premiers cours, là aussi, je
l’ai appliqué, je l’ai compris, et je l’ai appliqué à l’ensemble de ma vie,
c’est-à-dire que, on est bien avec les autres quand on est bien, d’abord, avec
soi-même. Et ça, c’est pas forcément facile à comprendre. Souvent, on veut que
les autres nous aiment, on veut faire bien, et, et, voilà, on pense surtout au
jugement de l’autre, et on veut pas forcément faire de mal, enfin, il y a
toute, toute une problématique comme ça. En tout cas pour moi, après je sais
pas si c’est, sûrement sur les au… chez les autres aussi, je pense, j’espère ne
pas être la seule. Et donc on a
tendance, en tout cas certaines personnes, on a tendance à s’oublier au détriment des autres (11), en
pensant que c’est un acte généreux et finalement, ça peut être un acte
maladroit. Donc il faut d’abord, moi je l’ai découvert comme ça : quand on
sait où on est placé, qui on est, quand on est cohérent avec soi, c’est là
qu’on peut donner, mais bien. Donner bien. Et, et, je crois vraiment qu’il y a…
En tout cas, ça s’applique vraiment au shiatsu parce que quand on est mal placé
et qu’on touche la personne, la personne ne va pas ressentir du bien-être,
parce que la personne qui la touche elle-même n’est pas bien. Et aussi, on peut
lui faire mal. Moi-même je suis mal placée, ma main, mon pouce (12) est fatalement mal placé, et la pression ne va pas être
bonne, et cette pression-là peut faire mal. Donc tu vois, il y a des leçons
comme ça, de shiatsu… ça fait écho avec l’ensemble des relations avec les
autres dans la vie, tu vois, c’est très relationnel, le shiatsu, tu touches
quelqu’un et tu te fais toucher par quelqu’un. Donc c’est, c’est pas anodin (13), ça peut être curieux au départ et finalement, je crois que
les, les personnes s’habituent très vite. On se dit « Oh la la, lui, ou
elle, elle va me toucher, la fesse (14),
ou elle me touche la cuisse (15),
j’aime pas qu’on me touche la cuisse » et finalement, euh, ça passe très
bien, parce que l’intention, l’intention est bonne et je crois que les gens
ressentent quand l’intention est bonne. Donc ils laissent passer, ils
acceptent.
Gabrielle : Super, eh ben, je te remercie
énormément pour cet entretien.
Pascale : De rien, mais je t’en prie !
Remarques de vocabulaire :
1) Le protocole = le
déroulement détaillé des séances de shiatsu, avec les gestes à faire, l’ordre
dans lequel ils doivent être faits, etc.
2) Parcourir = traverser.
3) La Loire = le fleuve
français qui est le plus long. Pascale habite à Tours, ville qui est traversée par la
Loire !
4) Un mal chronique = une maladie / une douleur, qui dure
longtemps, qui se développe lentement (le contraire = « une maladie / une
douleur aiguë »).
5) Un barrage = un ouvrage
hydraulique qui a pour objet de relever un plan d’eau, d’accumuler ou de dévier
l’eau d’une rivière ou d’un fleuve.
6) Fluidifier = rendre
fluide (faire circuler avec facilité et harmonie).
7) Des bouchons = (sur la route)
« des embouteillages », lorsque le trafic est bloqué. Mais un bouchon est souvent
un objet qui ferme ou qui bloque le passage de quelque chose. Un bouchon est
notamment l’objet qui permet de fermer une bouteille du type bouteille de vin. Le
verbe « boucher » signifie « fermer » ou « rendre
hermétique ».
8) Une intrusion = le fait de
s’introduire sans en avoir le droit dans un lieu, au sein d’un groupe. Mais
ici, c’est le fait de trop de rapprocher du corps de l’autre.
9) Bienveillant(e) = l’adjectif correspondant au nom « bienveillance »,
sentiment par lequel on veut du bien à quelqu’un.
10) Mais pas que = « Mais pas seulement »
(car « ne…que » signifie « seulement » ;
et « ne… pas que… »
signifie « pas seulement »).
11) Au détriment de = « au désavantage de », « au préjudice de ».
Pascale veut dire que si on ne pense pas assez à soi, cela va avoir également
des conséquences négatives sur notre relation aux autres.
12) Le pouce = le plus gros des doigts. Dans l’ordre,
en partant du pouce, les doigts de la main se nomment : « le pouce, l’index,
le majeur, l’annulaire, l’auriculaire ».
13) Anodin = (ici) sans importance,
insignifiant. Si ce n’est pas anodin, c’est ce que cela a de vraies conséquences,
éventuellement négatives.
14) La fesse = une partie du corps – la moitié du
derrière ou du postérieur.
15) La cuisse = une partie du corps – la partie
supérieure de la jambe.
Merci !! J'ai bien aimé votre blog
RépondreSupprimerMerci à vous pour le commentaire After Bac !!! C'est vraiment sympa de le dire lorsque vous appréciez le blog...
RépondreSupprimerCordialement,
Gabrielle